Le 3 janvier à Lyon nous avons pu dialoguer avec Fabienne Buccio, préfète de la région Auvergne Rhône Alpes. Notre collectif répond aux questions qui ont été soulevés.
Essentiellement nous avons évoqué le financement du ferroviaire de la part de l’Etat et on nous a bien précisé que celui-ci était borné, au moins dans le cadre du CPER le contrat de plan Etat Région, en train d’être discuté par la région AuRA et la préfecture.
Il nous a été dit que dans le cadre de ce financement, très limité, la préfecture avait priorisé la modernisation de 3 lignes de l’Allier qui serviront à l’acheminement du fret de la future mine de lithium, une entreprise privée. Les autres rénovations du réseau passant toutes en deuxième priorité.
Il nous a été dit qu’une part du CPER était destiné au routier.
Il nous a enfin été demandé de proposer nous même une priorisation des financements.
Voici la réponse qui lui a été transmise :
Le texte :
Madame la Préfète.Lors de notre rencontre en préfecture le 3 Janvier dernier, plusieurs questions ont été soulevées. Nous y revenons dans ce courrier. Il s’agit d’une lettre ouverte que nous rendrons publique.Nous avons bien compris le cadre très contraint de l’enveloppe de l’État, ce que nous contestons à la vue de l’immensité des besoins en terme d’investissements en retard sur les mobilités collectives et ferroviaires et du plan pour le ferroviaire de 100 milliards d’euros annoncés par le gouvernement en février 2023. L’Etat et tant de collectivités parlent abondamment de réchauffement et d’urgence climatique. Il serait opportun d’en parler peut-être un peu moins mais de combattre réellement le premier et de répondre à la seconde.Aussi, nous demandons que les routes soient sorties du CPER. Les voitures et camions dégagent une grosse part du CO2 qu’il nous faut réduire drastiquement. Les infrastructures routières participent fortement à l’imperméabilisation des sols et aux catastrophes en série que l’on ne peut plus supporter. En ce sens, le volet transports du CPER doit être dédié essentiellement au train.Parallèlement, les réouvertures de lignes qui sont demandées et plébiscitées par les citoyens doivent être intégrées dans le CPER, au même titre que le maintien de toutes les lignes de desserte fine des territoires. Les investissements dans l’infrastructure ne font certes pas tout mais ils sont la première condition au développement des services nécessaires aux populations qui, notamment en zone rurale, sont largement laissées pour compte. Attendre un prochain CPER pour aller enfin de l’avant n’est aucunement responsable face aux besoins de mobilité des territoires ruraux, à la monté des prix des carburants et à l’urgence de la transition climatique.Enfin – peut-être nous rejoignons-nous sur ce point – autant l’extraction de lithium permettant la fabrication des batteries peut apparaître comme une priorité nationale, autant il semble évident que les investissements qui lui sont liés n’ont rien à voir avec la programmation du volet transports du CPER. Aussi, les crédits fléchés pour les liaisons ferroviaires concernées devraient abonder la desserte voyageurs de nos territoires.Nous vous remercions encore de votre disponibilité. Nous avons pris bonne note de la désignation de M. Nicolas David (Chargé de missions infrastructure et mobilité SGAR Auvergne-Rhône-Alpes) comme notre interlocuteur ; nous lui faisons copie de ce courrier.Veuillez agréer, Madame la Préfète, nos salutations distinguées.